MÉDIA

26
Avr

Les nouveaux défis des modèles animaux en psychiatrie

« A-t-on le droit de faire des expériences et des vivisections sur les animaux ? » Cette question est explicitement posée par Claude Bernard en 1865 dans l’Introduction à l’étude de la médecine expérimentale. La réponse est célèbre : l’homme de science a non seulement le droit, mais le devoir d’expérimenter sur l’animal, car c’est l’unique moyen de faire avancer des connaissances essentielles au progrès médical.

On sait que cette réponse ne parvint à convaincre ni la femme de Bernard, ni ses filles, qui assimilaient ces pratiques sur les animaux à des tortures et se rangèrent tôt à la défense de la cause animale, au risque d’apparaître aux yeux mêmes du grand savant comme des ignorantes, voire des ennemies du progrès scientifique.

En psychiatrie, l’utilisation des modèles animaux se généralise au XXe siècle dans le sillage du behaviorisme, puis avec l’extension des recherches en neuropharmacologie, en génétique et dans les neurosciences. Les recherches impliquant des animaux sont aujourd’hui soumises à des restrictions drastiques, suivant le principe des 3R « Replacement, Reduction, Refinement ».

Aux questions éthiques s’ajoutent les interrogations épistémologiques, concernant la validité des modèles animaux pour comprendre des maladies humaines complexes comme la dépression ou la schizophrénie. Aux JNPN 2022, une chercheuse en neurosciences, Catherine Belzung, Tours, un psychiatre, Bruno Aouizerate, Bordeaux et une philosophe, Antonine Nicoglou, Tours, partageront leurs réflexions concernant les limites et les nouveaux défis que posent les modèles animaux dans la neuropsychiatrie d’aujourd’hui.